CanMEDS et compétence par conception : quel rôle pour la technologie?

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L'article que vous vous apprêtez à lire a été publié avant le 5 octobre 2023, alors que LGI Solutions Santé se nommait encore « Logibec ». Il se pourrait donc que le texte ou que certaines images fassent référence à l'ancienne marque de l'entreprise ainsi qu'à l'ancienne nomenclature de nos solutions. Merci pour votre compréhension.

Contrairement à la croyance populaire, l’évolution de la formation médicale ne se réduit pas à l’apprentissage d’une quantité toujours plus élevée de connaissances qui seraient toujours plus à jour. Elle consiste plutôt à fournir une réponse toujours plus précise à la question suivante : qu’est-ce qu’un médecin compétent?

C’est dans cette optique que le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada (CRMCC) a conçu le cadre théorique des CanMEDS, qui est au cœur de l’approche fondée sur les compétences, ou « Compétence par conception » (CPC). Selon les échéances établies par le Collège royal, bon nombre de facultés de médecine canadiennes devront avoir implémenté l’approche fondée sur les compétences d’ici 2025.

Quel rôle viennent jouer les technologies dans les défis liés à l’adoption de ce nouveau cadre de formation médicale?

Une vision toujours plus complexe du médecin

Ajouter un énième outil informatique dans un établissement de santé ou d'enseignement peut apparaître comme une nouvelle couche de complexité inutile. Cependant, dans le cas de l’approche fondée sur les compétences, ce n’est pas la technologie qui vient ajouter de la complexité, mais bien le changement de paradigme d’enseignement initié par le Collège des médecins.

Les CanMEDS s'appuient sur de nombreuses recherches empiriques afin de proposer une vision du médecin qui dépasse la conception traditionnelle du savant et du guérisseur. Elle vise à former des experts médicaux qui maîtrisent l’ensemble des compétences requises pour exceller dans ces six rôles : professionnel, communicateur, érudit, collaborateur, promoteur de la santé et leader.

Historique des CanMEDS

  • 1996 : Premier cadre des CanMEDS approuvé par le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada
  • 2005 : Mise à jour et adoption officielle des CanMEDS 2005 comme normes éducatives du Collège royal
  • 2009 : Adaptation du référentiel CanMEDS par le Collège des médecins de famille du Canada qui adopte le CanMEDS-MF
  • 2012 : Lancement d'un projet pour actualiser les CanMEDS 2005 afin d'y intégrer de nouveau thèmes, par exemple la sécurité des patients
  • 2015 : Mise à jour officielle du référentiel CanMEDS, dorénavant intitulé CanMED 2015
  • 2017 : Formation du Consortium CanMEDS qui regroupe 12 organisations canadiennes s'engageant à appliquer le référentiels CanMEDS
  • 2017 : Mise à jour du cadre CanMEDS-MF par le Collège des médecins de famille du Canada pour y insérer des rôles additionnels


Ce changement de paradigme est motivé par la volonté de mieux préparer les apprenants à la quantité croissante de responsabilités qu’implique aujourd’hui le passage de la résidence à la pratique de la médecine. Le rôle de la technologie est de faciliter, voire simplement de rendre possible l’opérationnalisation de ce changement de paradigme.

Les activités professionnelles confiables (APC)

Avec une perception plus complexe du médecin viennent des processus d’évaluation et de suivis également plus complexes. Par exemple, chaque résident doit être évalué pour chacune des activités professionnelles confiables (APC) exigées par leur programme de formation. Celles-ci sont à la fois nombreuses et variées, pouvant aller de « Effectuer un examen physique adapté à la situation clinique du patient » à « Communiquer en situation difficile ». Elles sont ensuite divisées en plusieurs jalons, soit des marqueurs observables permettant de suivre le développement des compétences.

La technologie, loin de venir complexifier le parcours de l’apprenant, vient au contraire l’outiller, lui et ses collaborateurs. Elle vient faciliter le passage de la vision théorique adoptée par les institutions de santé et d’enseignement à son application concrète dans le quotidien des résidents, des patrons, des administrateurs et des gestionnaires de haut niveau comme les doyens.

6 défis liés à l'adoption de la compétence par conception (CPC)

Le milieu des technologies échange constamment avec le milieu médical afin de développer des innovations pouvant les aider à relever leurs défis. Voici quelques exemples des défis étroitement liés à l’adoption de l’approche fondée sur les compétences basée sur les CanMEDS, ou compétence par conception (CPC).

1. Administrer une quantité et une variété croissantes de documents d'évaluation

Dans un programme contenant plusieurs dizaines de résidents, la compilation et l’organisation des documents permettant de suivre l’évolution des APC et des jalons peuvent facilement se transformer en cauchemar administratif. La variété et la quantité de données à recueillir et à communiquer sont beaucoup plus élevées qu’avec la formation traditionnelle en médecine, ce qui implique notamment l’utilisation d’une quantité plus élevée de formulaires d’évaluation et de rapports.

Rôle de la technologie : centraliser, organiser et rendre accessibles les données sur les évaluations

Les technologies Web offrent des possibilités qui dépassent largement le simple entreposage de données. Elles permettent notamment de centraliser toutes les données recueillies en temps réel, puis de faciliter leur consultation en les organisant en fonction de différentes vues.  

Ainsi, un membre du personnel administratif ne verra pas la même information qu’un résident ou un médecin, idem pour les gestionnaires de plus haut niveau comme les doyens. La technologie aide donc non seulement à compiler rapidement les données, mais aussi à naviguer dans ce qui pourrait autrement être perçu comme une surabondance d’informations.


2. Donner des rétroactions plus fréquentes aux apprenants

Plus les compétences évaluées sont d’ordre pratique, plus il devient pertinent pour l’apprenant de recevoir une rétroaction rapide afin de pouvoir corriger le tir en cas de besoin. Or, si l’évaluateur n’est pas bien outillé ou encadré pour communiquer efficacement les évaluations de plusieurs résidents pour plusieurs APC, il est tout à fait probable que ces derniers reçoivent leur rétroaction trop tard dans le processus d’apprentissage, ce qui nuira à leur développement et leurs chances de réussite.

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Rôle de la technologie : communiquer les évaluations en temps réel et faciliter leurs accès

À l’aide d’un système d’alerte et d’une interface bien pensée, la technologie peut encourager les évaluateurs à fournir des évaluations au fur et à mesure du parcours de l’apprenant. Les responsabilités des évaluateurs et des apprenants peuvent par exemple être intégrées dans un calendrier selon un échéancier préétabli. Grâce aux technologies Web, l’apprenant peut consulter les évaluations qui le concernent de façon autonome dès que celles-ci sont disponibles, et cela même à partir des appareils mobiles.


3. Libérer du temps pour procéder aux évaluations

L’approche fondée sur les compétences demande beaucoup de temps aux évaluateurs, qui doivent être davantage présents lors de certains actes médicaux, par exemple une chirurgie ou un examen. Additionnellement, il peut être difficile pour l’évaluateur de se souvenir de chacun des résidents qu’il est censé évaluer, surtout lorsqu’il ne les voit que quelques fois par mois. Chez les médecins qui se sentent surchargés, l’ajout de nouvelles responsabilités chronophages à leur quotidien n’est probablement pas accueilli avec joie, et cela même si l’objectif est noble.

Rôle de la technologie : accélérer tous les aspects administratifs du processus d’évaluation

La technologie ne peut évidemment pas évaluer les résidents à la place des médecins, mais elle peut leur faire gagner du temps en accélérant l’acte d’évaluer. D’emblée, l’usage d’une technologie Web permet aux médecins de procéder aux évaluations à partir de n’importe quel appareil, ce qui élimine la dépendance aux infrastructures du travail. Ainsi, un médecin pourrait procéder aux évaluations en clinique ou chez lui si cela correspond mieux à son emploi du temps.

Une interface technologique bien conçue permet également de trouver rapidement les résidents à évaluer et de compléter des évaluations en quelques clics. À titre d’exemple, la solution Logibec MedSIS 3C propose plus de 900 gabarits de formulaires d’évaluations qui ont été pensés pour simplifier la saisie de l’information.


4. Obtenir une vue d'ensemble du parcours de l'apprenant

Il faut un minimum de 7 années d’études pour devenir médecin, un nombre qui peut grimper à 13 pour certaines spécialités dans certaines institutions d’enseignement. Au long de ce parcours, l’apprenant en médecine est amené à interagir avec plusieurs acteurs, et cela dans différents établissements.

L’approche fondée sur les compétences n’est pas à l’origine de ce défi, mais elle vient le complexifier. La quantité d’information et de données qui doivent être prises en compte à chacune des étapes augmente, de sorte qu’il est difficile d’obtenir une vue d’ensemble du parcours de l’apprenant. D’autant plus qu’avec cette nouvelle approche, l’unité de mesure de base pour mesurer la progression de l’apprenant n’est plus le temps écoulé, mais les compétences acquises. Comme il revient en partie au résident de gérer l’acquisition de ses compétences, l’importance de garder le contrôle sur la progression de son parcours est cruciale.

Rôle de la technologie : offrir des données en temps réel sur l’évolution des apprenants

La technologie peut fournir une foule de rapports et de statistiques en temps réel sur les stages, les APC et le parcours de l’apprenant en général. Cette information peut être accédée de manière autonome tant par l’apprenant, qui garde un meilleur contrôle sur sa formation, que par les administrateurs, qui peuvent recueillir des données sur la performance de leurs programmes.

Il est toutefois à noter que ce ne sont pas toutes les plateformes technologiques qui permettent de suivre l’apprenant tout au long de son parcours académique, de l’admission à la graduation. Cela est toutefois le cas de Logibec MedSIS 3C.


5. Réussir la gestion du changement liée aux nouvelles évaluations

La formation médicale a beau être en constante évolution, l’approche fondée sur les compétences représente un changement majeur. Dans un milieu déjà submergé par les changements, il peut être difficile d’obtenir l’écoute et la participation de tous les acteurs gravitant autour du parcours des apprenants. De plus, la liste des éléments à mettre en place peut rapidement apparaître étourdissante si elle n’est pas organisée dans un système ou appuyée sur une structure éprouvée : participation aux comités du Collège royal, révision de la structure départementale, organisation d’ateliers, planification de cursus, etc.

Rôle de la technologie : favoriser la participation des acteurs impliqués dans la formation médicale

Ici, la technologie est une arme à double tranchant. L’utilisation d’un nouvel outil technologique peut apparaître comme un poids supplémentaire dans le milieu de la santé, vue la quantité déjà élevée de systèmes informatiques utilisés. Cependant, si l’outil en question réduit la quantité de systèmes utilisés au préalable et qu’il offre une valeur ajoutée aux utilisateurs dans leur quotidien, il peut au contraire devenir un élément motivateur dans le changement.

Dans une étude de cas née de la collaboration entre l’Université McMaster et Logibec MedSIS 3C, on constate par exemple que les professeurs et les résidents se sont beaucoup investis dans l’enseignement médical grâce à l’implantation du système, ce qui s’est avéré une expérience positive.


6. Maintenir les processus de formation et d'évaluation à jour

La version la plus récente des CanMEDS a été officialisée en 2015, mais une nouvelle mise à jour devrait être adoptée en 2025. Nul besoin d’être devin pour postuler que cette mise à jour sera probablement suivie par d’autres versions dans le futur.

Adapter les curriculums de formation existants à de nouveaux cadres théoriques est déjà un chantier en soi. Cela dit, ce chantier peut devenir la pointe de l’iceberg des mises à jour si les institutions sont mal outillées technologiquement. Des nouveautés devront inévitablement être intégrées dans les formulaires, et possiblement à une fréquence de plus en plus élevée. Sans outil adapté, il peut devenir extrêmement difficile d’offrir une formation à jour.


Tirer profit des technologies pour implanter l'approche fondée sur les compétences avec succès

Selon les systèmes utilisés et les processus déjà en place, le passage à l’approche fondée sur les compétences peut représenter l’occasion d’adopter de nouveaux outils Web qui permet en fait de passer moins de temps à évaluer les résidents tout en fournissant des évaluations plus détaillées.

Chaque établissement d’enseignement ou de santé a des défis d’implantation qui leur sont propres, mais plusieurs s’articulent autour de thématiques générales récurrentes. Si vous désirez tirer pleinement profit de l’approche fondée sur les compétences, l’équipe de Logibec peut vous outiller et vous conseiller. Sa solution Logibec MedSIS 3C, est déjà utilisée par plus de 39 000 apprenants et professionnels de la santé au Canada, en plus d’avoir une présence dans plus de 3 000 sites différents. En plus de soutenir la formation médicale, elle permet de s’adapter à d’autres types de programmes de formation en santé, par exemples les soins infirmiers et la pharmacie.

Pour en savoir plus, téléchargez notre webinaire

Participez-vous à la mise en œuvre et à l’amélioration des programmes d’enseignement médical axé sur les compétences? Si c’est le cas, nous vous encourageons à télécharger le webinaire enregistré, Mitigating the Challenges of CBME: The Need for the Right Platform (en anglais seulement), pour en apprendre davantage sur la solution Logibec Medsis 3C, découvrir comment tirer parti de cette technologie et apporter des changements bénéfiques à l’enseignement médical.

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